Rockall-Mingulay

 

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Pourquoi cette mission à bord de L’Atalante ?

L’objectif de la mission océanographique Rockall-Mingulay est de mieux comprendre certains mécanismes complexes liés aux changements climatiques qui se sont produits au cours des derniers 10000 ans. Nous porterons une attention particulière à l’étude des courants océaniques liés aux variations climatiques. Ces courants océaniques transportent de la chaleur des basses vers les hautes latitudes et servent donc à redistribuer la chaleur à la surface de la Terre. Ces mêmes courants jouent un rôle important dans la capture du dioxyde de carbone (CO2) et régule sa quantité dans l'atmosphère. Ce puissant gaz à effet de serre a une grande responsabilité dans la répartition de la chaleur terrestre. L’exemple le plus connu est celui du courant d’eau chaude passant près des côtes européennes : le Gulf Stream. Il est l'un des responsables du climat tempéré que l'on connaît en Europe de l'Ouest à la différence du climat canadien plus rude bien que situé aux mêmes latitudes.

Afin d’étudier l'évolution des courants océaniques dans le passé, des chercheurs en paléoclimatogie prélèvent différents types d’échantillons qui vont leur apporter des informations complémentaires : sédiments, coraux, eau... Ce sont de véritables archives des évolutions du climat. 

Les échantillons principaux prélevés lors de la mission Rockall-Mingulay sont les récifs de coraux profonds qui se trouvent au large de l'Irlande et de l'Ecosse (situés entre 200 et 750 mètres). En étudiant ces coraux, l'équipe scientifique tente de mieux comprendre et de reconsituer les variations de la circulation océanique et donc du climat.

Au fur et à mesure de leur croissance, les coraux enregistrent de nombreuses informations sur les courants océaniques, les modifications des propriétés des masses d'eau au cours du temps : la température ? La salinité ? Les nutriments ? Ils permettent d’obtenir des informations très précises. Ces coraux particuliers se nomment Lophelia pertusa et sont encore peu connus car difficiles à observer du fait de leur profondeur de vie.

En prélevant des échantillons de coraux (non vivants), les scientifiques vont plonger dans le passé. Cette plongée dans le passé peut nous permettre de mieux comprendre le présent et le futur.

 

Dans quelles zones sont prélevés les échantillons ?

Si les conditions météorologiques le permettent, cette campagne prévoit cinq stations de prélèvement. Elles sont situées en Atlantique nord sur le plateau de Rockall (au nord de l'Irande) et près de l'île de Bara, dans un récif qui s'appelle Mingulay (Écosse). L'Atlantique Nord est une zone clef car c'est un endroit où l’eau de surface plonge vers les profondeurs de l’océan ce qui en fait une zone très sensible aux changements climatiques. Les informations qui y seront collectées pendant cette campagne peuvent nous permettre de reconstituer les courants océaniques qui existaient au cours des derniers 10 000 ans.

 

En quoi ces carottages sont-ils particuliers ?

Il est plus difficile d'entreprendre des carottages quand les sédiments comportent des coraux, la matière étant plus résistante à la pénétration du tube dans le fond océanique. Les carottes prélevées seront donc plus petites que les prélèvements plus classiques de sédiments qui peuvent aller aujourd'hui jusqu'à 70 mètres. Sur cette campagne elles mesureront entre 5 et 20 mètres.

La seconde particularité est la faible profondeur des zones de carottage. En effet les échantillons de récifs coralliens les plus profonds seront collectés entre 750 et 250 mètres de profondeur. Pour des sédiments classiques, les prélèvements peuvent se faire à plus de 3000 mètres sous la surface de l'eau.

Sur cette campagne à bord de L'Atalante, trois types de carottiers vont être utilisés :

  • le carottier Kullenberg (semblable au carottier Calypso) qui permet de prélever de longues carottes grâce à un système de piston
  • le carottier Gravité qui permet de remonter des carottes plus courtes (5 mètres), idéal pour tester les sites de carottage

 

  • Et enfin le multitube (ou octopus) qui permet de prélever 8 carottes de 60 centimètres permettant d'échantillonner l'interface eau sédiment de surface.​​​​​​